L'allaitement du coté du bébé
Un bébé allaité fait moins bien s’est nuit qu’un bébé au biberon :
Le sommeil d’un nourrisson :
Avant douze-mois, l’horloge biologique du nourrisson ne fonctionne pas encore sur un rythme circadien d’adulte. Ses phases de sommeil léger sont beaucoup plus longues et récurrentes que celles des adultes, et les profondes plus courtes. Ainsi, on observe des périodes des périodes de semi-réveil durant lesquelles on ne sait pas vraiment si bébé dort ou pas : il bouge, émet des gazouillis, peut-être même qu’il a les yeux à moitié ouverts, mais il semble reposé. Il n’est pas rare, le premier mois que le nourrisson dorme beaucoup plus, en particulier la nuit, mais les choses peuvent vite changer. Les réveils nocturnes sont liés à la faim, un inconfort (une couche pleine, bébé a trop chaud.) Ou tout simplement un besoin de réconfort.
Allaitement et sommeil du bébé :
Le lien entre allaitement et sommeil est assez difficile à cerner ; il existe à l’heure actuelle deux points de vue qui dépendent de l’expérience des mamans.
« Le bébé dort mieux grâce à l’allaitement » : à l’endormissement la plupart des mamans qui allaitent sont satisfaites. En effet, le lait maternel, et surtout celui du soir, contient de la mélatonine, une substance qui aide à l’endormissement. Le lait contient aussi certains nucléotides, qui ont une action hypotonique sur le nourrisson. De plus, l’affection apportée lors de la tétée du soir, apaise le nourrisson, le contact de la peau à peau calme ses coliques, et les bercements calment les pleurs du soir causés par les stimuli accumulés durant la journée.
« Le bébé dort mal à cause de l’allaitement » : souvent, les bébés qui sont allaités se réveillent plus souvent. Soit parce qu’ils ont faim, soit parce qu’ils ont besoin de réconfort du sein maternel. Même si ce n’est pas évident à gérer à la longue pour la maman, cette sollicitation accrue permet d’installer durablement l’allaitement, car plus bébé sera mis au sein, meilleure sera la lactation. Les mamans qui font une pause de 6 à 8 heures dès le début de la mise en place de l’allaitement peuvent voir leur lait se tarir progressivement. De plus l’interaction plus fréquente avec l’environnement serait bénéfique au développement cérébral du nouveau-né.
Un bébé qui ne sait pas téter ?
Vous avez accouché quelques semaines plus tôt que prévu et votre nouveau-né est encore trop faible pour bien téter. Ou bien il ne parvient pas à saisir le mamelon, tâtonne en vain, s’énerve. Ne vous affolez-pas : il est normal pour lui de ne pas téter correctement pendant les deux à cinq premiers jours. En attendant qu’il progresse, vous pouvez tirer votre lait, en ponctionnant au moins dix minutes à chaque sein : vous obtiendrez un lait plus calorique car plus riche en graisses. Donnez-le (ou faites-le-donner, si vous êtes séparés de votre bébé).
Évitez le biberon : il risque de provoquer une confusion sein-tétine. Utilisez plutôt cuillère, seringue, pipette ou gobelet.
S’il est besoin de donner un complément ou bien de lui dispenser davantage de votre lait, préalablement tiré, vous pouvez le faire pendant la tétée même, grâce au Dispositif Auxiliaire de Lactation, que vous pouvez trouver en pharmacie : un flacon en plastique, spécial contenant le lait supplémentaire est suspendu au cou de la mère. Les deux tuyaux fins qui en sortent ont leurs extrémités fixées sur les mamelons avec du ruban adhésif. L’enfant tété en même temps le sein et le tuyau. Le risque de confusion sein-tétine est donc évité et le bébé stimule la sécrétion lactée de sa mère tout en recevant son lait au sein et le complément contenu dans le flacon.
Un bébé qui refuse de téter ?
Si votre bébé refuse de téter, la première chose à faire est de rechercher la cause de cette « grève de tétée ». Votre nourrisson a-t-il été perturbé pendant l’accouchement ou dans les moments qui ont suivi ? avez-vous mis sur votre sein un produit (crème, parfum…) dont le goût ou l’odeur pourrait l’indisposer ? Si vous avez déjà introduit les biberons peut être fait-il une confusion sein-tétine. De même, si vous n’êtes pas dans votre assiette ou que l’atmosphère alentour est trop agitée, il peut être stressé : les bébés sont de véritables « éponges émotionnelles ». S’il ne refuse qu’un seul sein, il faut peut-être chercher du côté d’un désagrément physique : otite, narine bouché, hernie etc. Il est possible aussi que ce sein en particulier soit « moins bien » que l’autre : plus ou moins empli de lait, mamelon plat…
Essayez de nourrir votre nourrisson dans une autre position ou dans un environnement différent (par exemple dans sa chambre au calme au lieu de la salle de séjour bruyante, voire dans l’eau tiède du bain si cela le détend).
Quoi qu’il en soit ne baissez pas les bras : la plupart des « grèves » de tétées se résolvent en deux ou trois jours.
Les autres facteurs pouvant perturber l’allaitement :
Si vous avez bien installé bébé, mais que le problème de succion persiste avec des douleurs associées au sein, voici d’autres pistes :
Un frein de langue trop court :
Un frein de langue « serré » empêche la langue de se déployer complètement et de stimuler de façon optimale le sein. Le nourrisson n’a pas assez de lait et s’énerve.
Un frein de lèvre supérieur trop bas :
Un frein de lèvre bas et serré peut empêcher le nouveau-né d’ouvrir grand la bouche et de de retrousser sa lèvre. Il exerce donc davantage de pression et la maman a la sensation de « dents » contre son sein, tandis que bébé se fatigue et s’énerve.
Dans les deux cas, une consultante en lactation, un dentiste ou un orl doivent être en mesure de confirmer le diagnostic. L’Orl pourra alors décider de sectionner au laser le frein, qui ne nécessite aucune anesthésie et est présenté comme non douloureux pour le bébé. Les suites de l’intervention sont plutôt simples (massage de la cicatrice) et bébé peut être immédiatement placé au sein. Profitez des conseils de la consultante en lactation pour apprendre à bébé à téter et à se débarrasser de ses anciens réflexes musculaires, stimuler votre lactation, et donner, si besoin, votre lait à bébé en complément, le temps que les tétés efficaces se mettent en place. A noter, une prédisposition génétique dans l’apparition de freins.
Une malformation de la bouche (bec de lièvre ou fente palatine) :
Une intervention chirurgicale peut la corriger. En attendant, les postions en ballon de rugby et à califourchon sont à privilégier.
Un cou ou les mâchoires bloqués :
Bébé n’arrive pas à tourner la tête ou à ouvrir grand la bouche ? Un rendez-vous chez l’ostéopathe peut permettre de détecter et de libérer certains blocages résultants de l’accouchement. En dégageant les articulations de la mâchoire, bébé sera en mesure d’ouvrir plus grand la bouche et de prendre correctement le sein .
Mon bébé est très en demande :
Votre nourrisson par ses pleurs essaie d’exprimer son inconfort et ses besoins.Il est important de pouvoir accompagner les pleurs de bébé afin de répondre de votre mieux à ses besoins. Le bébé qu’on laisse pleurer seul est dans le désarroi, se sent abandonné, est effrayé et impuissant. Il ne pourra acquérir cette sensation de confiance fondamentale, indispensable à son épanouissement psychoaffectif. Le laisser pleurer le place dans un état de stress dangereux par l’accumulation de cortisol qui a des effets délétères pour le développement de son cerveau. Le réconfort apporté par le portage ou du peau à peau favorisera à termes la confiance, la sécurité intérieure et l’autonomie. Il ne s’agit pas de maternage à l’extrême, juste de réassurer votre enfant en répondant à son besoin fondamental de lien et d’attachement. »
La faim comme première option :
Un bébé allaité a besoin de manger plus souvent qu’un bébé nourrit au biberon, le lait maternel étant plus facilement digéré.Il vous faut profiter de cette courte phase d’éveil pour lui donner le sein et le calmer immédiatement. Si vous attendez trop longtemps, la tétée sera plus difficilement gérable. Dans tous les cas, que ses pleurs soient un simple appel à la tétée ou qu’elles expriment un malaise plus profond ou une accumulation de tensions et de stimulations, ne laissez pas votre bébé pleurer.Si votre nourrisson s’énerve sur votre sein, il se peut que votre lactation soit insuffisante ou que votre enfant soit en plein pic de croissance.
Comment savoir si bébé a pris assez de lait ?
Observez les couches. Elles doivent être lourdes pour identifier si votre enfant a bien uriné. Validez la régularité des urines et des selles. Ne vous focalisez pas sur la fréquence des selles mais davantage sur la régularité (certains bébés vont avoir des selles chaque jour, d’autres, une fois par semaine).
Observez la courbe de poids (sans le peser tous les jours). Si votre nourrisson grossit de manière régulière, tout va bien. S’il y a un décrochage, votre nouveau-né ne prend pas assez de lait, auquel cas vous pouvez augmenter votre lactation en ayant recours à un tire lait en plus des tétées.
Veillez à ce que votre enfant vide bien votre sein à chaque tétée (sein très souple au toucher). Généralement, votre nouveau-né s’endort et/ou lâche le sein lorsque l’allaitement est bien lancé. En début d’allaitement si votre nourrisson s’endort trop, il faut le stimuler. Lorsque le sein est fini mais qu’il n’a pas suffi, le bébé pince le mamelon et l’étend en arrière. Dans ce cas vous pouvez présenter le deuxième sein et/ou alterner les deux à plusieurs reprises si besoin.
Les pleurs nocturnes :
Votre bébé a mangé, est changé, ne se tortille pas de douleurs mais demeure inconsolable. Le nourrisson est plus agité en fin de journée. Seuls un câlin ou une mise au sein semble l’apaiser. Cela est transitoire, et finira par passer quand votre bébé aura trois ou quatre mois.
Bibliographie :
- « Le guide de mon bébé au naturel. » Dr Dominique Leyronnas et Catherine Piraud-Rouet, Nathan--
-« L’allaitement, de la naissance au sevrage. » Dr Marie Thirion, Albin Michel
- « Mon allaitement comme je le veux. » Karima Peyronie, Leduc
- « Attendre bébé autrement » Catherinr Piraud-Rouet et Emmanuelle Sampers-Gendre, La plage
- « L’allaitement source de vie, le premier aliment naturel pour bébé » Cécile Gragirena , Amyris
- « Allaiter, c’est bon pour la santé, de la mère et de l’enfant » Claude Suzanne Didierjean-Jouveau, Jouvence